Quand on marche tout seul, on pense. Et à quoi pense-t-on ? Contrairement à l’insomnie où l’on glisse mollement d’une idée à l’autre, ou à la conversation où l’on saute d’un sujet à l’autre, durant la marche l'esprit se balance de droite à gauche et avance tout droit.
Ce matin, entre une sapinière et une mise à blanc, je songeais aux planètes que l’on découvre, à cent ou cent cinquante mille années lumières de chez nous. Peut-être un jour, aura-t-on la surprise d’y découvrir d’autres êtres vivants ? Peut-être seront-ils pensants, peut-être parlants…
Les savants n’en espèrent pas tant. Ils aimeraient juste trouver une trace de vie, des cellules, des virus, peut-être une algue. Moi, je pense tout de suite à une société, à des semblables complètement étrangers, des êtres qui penseraient comme moi, mais autrement, et qui se poseraient des questions inouïes.
Mais sans doute n’arriverait-on à rien… On ne comprend même pas les créatures qui nous entourent, malgré que nous soyons issus de la même cellule il y des millions d’années. Je ne parviens pas à comprendre les regards de mon chien, ni les cris des mouettes… Le chien me comprend beaucoup mieux que moi. Quand je referme mon ordinateur, lui sait immédiatement si c’est pour aller me servir de café ou si c’est pour le sortir. La mouche me voit venir. Le chat me perce à jour. Et moi je confonds tout, je mélange tout, je regarde ses yeux dorés et je ne lis que de l’adoration (pour moi et aussi pour la promenade qui va peut-être venir). Lui prévoit mes mouvements, anticipe ma volonté, calcule mes gestes. Moi je suis trop pleine de mots, d'idées, d’intentions, d’interprétations, je ne peux comprendre que mes proches humains et encore bien mal et en passant par le langage si compliqué. La rencontre d’extra terrestres ne donnera pas d’échanges. À moins de leur prêter de l’argent (soupir des banques), ou de leur en emprunter.
C'est chouette de se promener avec toi. Le paysage devient changeant et on ne risque pas de s'ennuyer ! Imaginative toujours...
Rédigé par : Jacques | 09 février 2012 à 23:23