Je relis mes dernières notes. Oui, c’est maigrichon. Mais ce qui m’afflige, c’est que j’EN parle à chaque fois ou presque, à mon insu ou presque. Vous avez deviné de quoi ? De qui plutôt ? Hélas, oui, de Sarkozy. Je m’en plains, je m’en afflige, mais je résiste mal à la tentation d'en parler. Je suis toujours en train de ressasser des mots, des contre sens, des contre vérités, des manipulations logiques ou sémantiques. En général, la rhétorique politicienne ou managériale m’exaspère si elle est mal fichue. Mais en l’occurrence, que veut dire une rhétorique mal fichue quand elle est efficace ? Celle de Nicolas est imbattable.
Je me console en me disant que je ne suis pas la seule à me désoler. Des journalistes chevronnés, des blogueurs talentueux n’échappent pas à l’irrésistible tentation de pointer les contradictions, de dénoncer les emphases et les inconséquences, de monter au créneau de ses positions, en bref de lui chercher des crosses. Sain exercice de détestation du pouvoir ? Ou serions-nous tous tombés dans un profond narkozysme ?
Notez que lui s’en fiche, ou presque. Il se moque des journalistes. Il rigole quand on lui reproche de prendre toute la place dans la presse. On peut difficilement lui donner tort de ricaner. Qu’a-t-il fait précisément, activement pour occuper cette place, à part se faire élire président bien sûr ? Est-il dans les comités de rédaction ? Est-il dans le dos des journalistes quand ils rédigent ? Est-il au montage ou au marbre ? Est-il devant les kiosques pour obliger d’acheter les gazettes dont il fait la une ? Souffle-t-il dans le cou des internautes qui naviguent sur la mer des infos sur Bruni ?
Certes, c’est bien lui devant les objectifs des appareils photos ou des caméras., devant les micros qui enregistrent ses redoutables énormités. D’accord, mais qu’est-ce qu’il entendrait s’il voulait « interdire à certains de travailler », je le vois déjà en train de vertueusement s’indigner des intentions qu’on ne manquerait pas de lui prêter s’il s’essayait à brider l’ardeur de la presse …
Que faire pour me tirer de cette ennuyeuse sarkose ? La semaine prochaine, je me lance dans le récit du quotidien d’une copine tellement parisienne qu’elle ne s’y reconnaîtra pas …
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